Menu
BOURGES EscrimeS Header

Mes...aventures aux championnats du monde par jean-paul spertini


16 Octobre :
Sélectionné pour participer aux Championnats du Monde 2012 de Sabre Vétérans 4 à Krems (Autriche) je retrouve à 6 H 30 en gare de Bourges, Baptiste, mon coach accompagnateur. C'est une heure beaucoup trop matinale pour le retraité que je suis, mais...une fois n'est pas coutume ! Après la montée à Paris, nous accédons à l'aéroport Charles de Gaulle où Baptiste se charge de nos formalités d'embarquement. A 12 H 40 décollage sans encombre mais, à mi parcours, nous subissons une grosse zone de turbulences et nous sommes bien contents quand, enfin, l'avion se décide à rouler sur la piste de l'aéroport de Vienne. Nous prenons ensuite une navette pour nous rendre à Krems, jolie ville moyenne distante de 80 Km de Vienne et située au bord du Danube. Nous nous dirigeons alors au Sporthalle, vaste lieu où doit se dérouler, sur cinq jours, ces Championnats du Monde qui verront s'affronter plusieurs centaines d'escrimeuses et escrimeurs de plus de 50 ans et de treize nations différentes. Dès l'arrivée, une équipe d'organisateurs procède au contrôle du matériel, lequel ne sera rendu aux tireurs que le lendemain, avant la compétition.

Jean-Paul en pleine action à Krems (de face)

Pendant l'échauffement à Krems
17 Octobre :
C'est le jour de ma compétition de sabre V4 (+ de 70 ans). Dans cette catégorie nous sommes 28 sélectionnés, de 13 nations différentes. Nous sommes répartis au départ en 4 poules de 7 tireurs. Début d'épreuve très stressante en ce qui me concerne puisque, au moment de commencer mon premier assaut, l'arbitre constate que ma cuirasse et mon masque ne portent pas la marque de contrôle alors que le matin il m'avait été dit que tout était ok. L'arbitre me dit que la poule n'étant pas commencée, il ne me scratche pas, mais qu'il me donne 5 minutes pour résoudre le problème ! Pour la cuirasse, c'était une erreur du contrôle. Pour le masque il a fallu que Baptiste aille, en courant, m'en acheter un au stand de matériel et revienne, essoufflé, pour que l'on constate... qu'il était trop petit. Permission est donnée par l'arbitre si l'échange se fait dans la minute qui suit, sinon... L'autre français, Francis Huon me prête alors son masque en attendant le retour de Baptiste qui revient avec le bon masque. Ouf ! Dans ma poule, toutes les nations sont représentées : Autriche, Allemagne, Angleterre, USA, Russie (par le Champion du Monde en titre Aftandilov), Canada (par Fine le vice-champion du Monde) et France (par moi, en l'occurrence) . Finalement, je gagne tous mes assauts et notamment ceux contre Aftandinov (5-3) et Fine (5-0). Suite à ce 1er tour, je suis donc 1er ex-equo sur le tableau des 28 participants. De ce fait, je suis exempt du 1er tour d'élimination directe (tableau de 32). En tableau de 16 je tombe contre Panz qui tire pour la Pologne. Je le bats 10-8 et accède donc aux quarts de finale (tableau de 8). Je suis opposé à l'anglais Osbaldeston. Plusieurs français viennent me dire de me méfier car c'est un tireur atypique, difficile à tirer. Je le mène néanmoins 5-2 à la pause. Puis dans la 2ème partie de l'assaut la machine se dérègle, il refait son handicap et me bat 10-8. Il me prive donc, pour 2 touches, d'un podium et d'une médaille dont je ne saurai jamais de quel métal elle aurait été... Fin de journée au goût amer, mais malgré tout, en prenant du recul, je suis satisfait de mon parcours lors de ces Championnats du Monde et ça restera un bon souvenir.
Sur l'organisation de ces "Monde" il y a tout de même des choses à redire. Le contrôle du matériel notamment qui était réalisé "à l'arrache" dans le hall d'entrée, souvent à même le sol et qui a été l'objet de nombreuses erreurs. La disposition des pistes qui a conduit à mettre la piste des finales au pied des gradins surélevés ce qui empêchait la quasi totalité des spectateurs de voir correctement les assauts. Même problème de mauvaise visibilité pour le spectacle d'ouverture ; d'autant plus regrettable du fait que les organisateurs avaient fait appel à une troupe de jolies danseuses pour séduire les anciens que nous sommes, avec notamment un super french cancan. Je suis sûr que cette erreur de disposition a été à l'origine... de nombreux torticolis ! Côté positif, il faut signaler l'excellente ambiance au sein des différentes délégations et en particulier au sein de l'équipe de France dont les membres se sont soutenus et encouragés tout au long des épreuves.
18 octobre :
Journée de récupération et de détente puisque un escrimeur français nous propose de nous emmener, avec deux autres français, visiter Vienne. Nous acceptons volontiers étant donné que le retour est prévu de manière à assister aux finales du jour. Nous passons une excellente journée mais c'est au retour que ça se corse. En effet notre chauffeur, charmant au demeurant, constatant l'heure avancée, se met à appuyer copieusement sur le champignon, multipliant les fautes de conduite : gros excès de vitesse, écarts intempestifs... Un silence glacial s'installe dans la voiture, ma voisine trésaille constamment de peur. Baptiste, ayant hérité de la place du mort, est tendu et prêt à intervenir pour un éventuel ultime coup de volant salvateur. Autant dire que chacun des passagers n'a recommencé, progressivement, à respirer normalement... qu'une fois le panneau KREMS franchi. Finalement, nous arrivons à temps pour voir les quatre finales du jour et, si la veille aucun français n'avait été médaillé sur les trois catégories, cette journée s'avère plus bénéfique. En effet un français et deux françaises sont médaillés et notamment Marie Chantal Demaille qui remporte le titre de championne du Monde à l'épée V4. Notons qu'elle sera la plus titrée de ces Championnats Mondiaux 2012 puisqu'elle gagnera également au fleuret et sera 3ème au sabre ; bilan pour elle : 3 médailles : deux or et une bronze. Chapeau et Cocorico !...

Le groupe France à Krems

Lors des Championnats de France où il a décroché sa sélection
19 octobre :
C'est notre jour du retour vers la France. La navette Krems-Vienne ayant été annulée ( !) nous nous rendons à Vienne en taxi. Enregistrement, embarquement et voyage en avion se déroulent sans problème. Par contre il nous reste peu de temps pour être à l'heure prévue pour notre train. C'est donc un convoi exceptionnel que les usagers du métro voient les doubler dans les couloirs menant aux quais de la gare d'Austerlitz. En effet, j'ai pour mission d'ouvrir en courant le chemin à Baptiste, lequel, chargé de deux sacs et tirant ma housse à roulettes me démontre qu'il est un sportif accompli. Nous arrivons au train, ruisselant de sueur, trois minutes avant le départ et sans avoir composté bien sûr. Nous retrouvons sur le quai mon frère, de retour du Chili. J 'ai la chance de profiter de la dernière place de libre du wagon. Par contre Baptiste doit faire le trajet jusqu'à Bourges assis sur son sac de voyage. Dur retour pour lui car, arrivé à Bourges, il repart dans la foulée, de nuit, à Meylan et se rendra, le lendemain, à Tours, pour coacher les élèves de sa compagne, Céline ! Pas évident le métier de Maître d'armes.... Qu'il soit ici remercié pour l'aide précieuse qu'il m'a apportée, dans différents domaines, lors de ce déplacement (coach, porteur, nounou...) Un grand merci également, pour finir, à Didier pour les leçons et les conseils qu'il m'a donnés dans les semaines précédant ce Championnat du Monde et qui m'ont permis de figurer honorablement dans le palmarès final.
Jean-Paul Spertini, Escrimeur vétéran du Bourges EscrimeS